Tu as sûrement entendu parler de ce duo pour le moins inattendu : Greta Thunberg, la voix mondiale de la jeunesse pour le climat, et Rima Hassan, l’eurodéputée engagée pour la Palestine. Elles ont embarqué à bord du voilier Madleen, direction Gaza. Une initiative de la Flottille pour la liberté qui fait sacrément bouger les lignes, et qui nous vient tout droit d’un entretien passionnant qu’elles ont accordé à Reporterre alors qu’elles naviguaient au large des côtes grecques début juin 2025.
Leur mission ? Tenter de rompre le blocus israélien pour acheminer une aide humanitaire cruciale – nourriture, matériel médical, affaires pour enfants – à une population où, selon l’ONU, 100 % des habitants sont menacés par la famine. Un geste fort pour briser le silence face à une situation qu’elles qualifient sans détour de génocide. Forcément, une telle initiative ne passe pas inaperçue et la tension est palpable. Le spectre d’une interception par la marine israélienne plane, ravivant le souvenir tragique du Mavi Marmara en 2010. Il y a à peine un mois, un autre navire, le Conscience, avait été bombardé au large de Malte. On croise les doigts, évidemment.
Gaza : Quand Climat et Droits Humains Naviguent Ensemble pour la Paix
Alors, qu’est-ce qui réunit une militante pour le climat et une avocate des droits palestiniens sur un même bateau ? Pour Greta Thunberg, c’est avant tout une réaction humaine. Face aux images et aux témoignages de Gaza, elle a senti le besoin d’agir, d’utiliser sa visibilité pour amplifier la cause palestinienne. Comme elle le dit si bien, elle ne peut pas « regarder un génocide se produire sans agir ». C’est simple, direct, et ça résonne fort.
Rima Hassan, de son côté, souligne que leurs luttes ne sont pas si éloignées. Elle voit la question climatique dans sa globalité, incluant les luttes décoloniales. Elle rappelle qu’un « projet colonial, c’est aussi un projet de destruction de la terre ». Et c’est exactement ce qui se passe en Palestine, avec la notion d’écocide qui est de plus en plus documentée. L’ONU a d’ailleurs alerté sur le fait qu’il ne reste que 5 % de terres cultivables à Gaza à cause des destructions. On imagine l’impact sur la population locale, privée de ses moyens de subsistance les plus élémentaires, un peu comme si on t’empêchait de garder tes bananes au frais, mais à une échelle dramatiquement plus vaste.

Pourquoi cette alliance ? Deux combats, une même indignation
Leurs combats se rejoignent sur des valeurs fondamentales :
- Justice globale
- Dignité humaine
- Lutte contre l’oppression
- Protection de l’environnement comme condition de survie
Des organisations comme Greenpeace ou le WWF, bien que centrées sur l’environnement, reconnaissent de plus en plus ces interconnexions avec les droits humains. La cause palestinienne, pour Rima et Greta, concentre toutes ces luttes.
Combattante | Motivation principale affichée | Point de convergence avec l’autre |
---|---|---|
Greta Thunberg | Réaction humaine face à l’injustice, utilisation de sa plateforme | La justice climatique est indissociable de la justice sociale et des droits humains. |
Rima Hassan | Défense des droits du peuple palestinien, lutte contre la colonisation | L’écocide à Gaza est une manifestation de la destruction liée aux projets coloniaux, liant droits humains et environnement. |
Cette convergence est essentielle. Elle nous montre que les crises actuelles sont rarement isolées et qu’il faut une approche globale pour espérer y apporter des réponses.
Le Madleen : Un cri de solidarité en haute mer pour Gaza
En prenant la mer, Greta et Rima ne cherchent pas seulement à livrer quelques tonnes de matériel. Leur présence physique est un message puissant adressé aux gouvernements, aux institutions, mais aussi à chacun d’entre nous. Elles veulent « attirer l’attention sur la crise humanitaire qui est infligée à la Palestine », comme le souligne Greta. Il s’agit de tenter de « briser le siège, d’ouvrir un corridor humanitaire ». C’est un appel à la mobilisation générale pour garantir un passage sécurisé à la flottille. Oxfam et d’autres ONG alertent depuis des mois sur la situation.
Rima Hassan rappelle une chose importante : selon des rapporteurs de l’ONU, les eaux contrôlées par Israël sont en réalité des eaux palestiniennes. Les Palestiniens ont donc le droit de recevoir de l’aide humanitaire par voie maritime. C’est simple, c’est le droit international.
À bord du Madleen, l’ambiance est décrite comme soudée, malgré la diversité des profils :
- Un médecin
- Deux ingénieurs
- Des journalistes (dont ceux de Reporters Sans Frontières qui documentent souvent ces missions à haut risque)
- Des membres de la coalition de la flottille
- D’autres citoyens engagés
Cette diversité est une force, montrant que la cause palestinienne rassemble bien au-delà des cercles militants habituels. Ils se préparent ensemble aux différents scénarios, y compris avec des formations à la non-violence. Un vrai soulagement pour eux d’avoir pu appareiller, après avoir déjoué les blocages administratifs. On pense à des idées de cadeaux originaux du Japon pour leur remonter le moral, mais leur détermination semble déjà inébranlable.
Acteurs Ciblés | Message Principal | Action Attendue |
---|---|---|
Gouvernements & Institutions Internationales | Respect du droit international, urgence humanitaire | Garantir un passage sécurisé, faire pression pour la levée du blocus, ouvrir un corridor humanitaire. |
Citoyens du monde entier | Solidarité, refus de l’indifférence | Mobilisation, sensibilisation, soutien aux initiatives d’aide, interpellation des élus. |
Ce voyage, c’est aussi un geste d’espoir : montrer au peuple palestinien qu’il n’est pas seul, que des voix s’élèvent pour la justice.
Naviguer entre menaces et convictions : le courage face à l’adversité à Gaza
On ne va pas se mentir, cette mission n’est pas une croisière tranquille. Greta et Rima en ont parfaitement conscience. « Nous avons conscience des risques, nous les avons évalués, et pourtant nous avons choisi d’embarquer », affirme Greta. Pour elle, « le vrai danger, c’est le silence ». Une phrase qui claque et qui résume bien l’urgence d’agir face à une situation aussi dramatique. Rima Hassan renchérit : ce qu’elles risquent est « dérisoire comparé à ce que vit le peuple palestinien depuis plus d’un an et demi ».
Les menaces et les moqueries, elles en ont l’habitude. Tu te souviens peut-être de la sortie du sénateur américain Lindsey Graham : « J’espère que Greta et ses amis savent nager ». Une « blague » de très mauvais goût qui, selon Greta, en dit long sur la « lâcheté » de ceux qui préfèrent se moquer plutôt que de questionner leur propre complicité. Leur réponse ? « En tout cas, nous nageons bien. » Parfait.

Les défis personnels et la réponse des militantes
Les attaques personnelles sont légion :
- Greta est régulièrement accusée d’antisémitisme pour son soutien à la Palestine, notamment en Allemagne.
- Rima a subi des menaces de mort, de viol, et son nom a même été retrouvé inscrit sur un missile israélien. Des tentatives de discrédit qui visent à faire taire.
Mais loin de les abattre, ces attaques semblent renforcer leur détermination. Greta y voit même « la preuve que nous sommes efficaces ». Un point de vue partagé par des organisations comme Les Amis de la Terre ou Alternatiba, qui subissent aussi leur lot de pressions quand elles dérangent les pouvoirs en place. Finalement, ces réactions hostiles ne font que souligner l’importance de leur combat.
Risques et Critiques | Réponse / Perception de Greta & Rima |
---|---|
Interception, attaque du navire | Risque assumé, le silence est plus dangereux. Solidarité avec les Palestiniens qui vivent bien pire. |
Moqueries et menaces personnelles | Révélateur de la lâcheté et du racisme des auteurs. Preuve de l’efficacité de leur action. |
Accusations (antisémitisme, etc.) | Habitude des critiques. Lutte contre toutes les formes d’oppression, y compris l’antisémitisme. Ne pas perdre d’énergie à répondre aux détracteurs. |
Leur engagement est un exemple de courage et de résilience. Elles se sentent « au bon endroit, avec les bonnes personnes, au service d’une cause juste ». Et ça, c’est une force immense.
Crises systémiques et solidarité internationale : l’union fait la force pour Gaza et le Climat
Ce qui est frappant dans leur discussion, c’est le parallèle qu’elles tracent entre la crise climatique et le drame palestinien. Pour Greta, « toutes découlent de systèmes qui sacrifient la grande majorité des êtres humains – et de la planète – au profit d’une minorité ». Une minorité qui tire les ficelles pour maintenir son pouvoir. Elle insiste sur le fait que ce qui se passe à Gaza n’est pas seulement un génocide, c’est aussi un écocide, une « méthode de guerre terriblement efficace ».
Rima Hassan abonde : cet écocide est une « destruction délibérée » de l’environnement palestinien pour rendre Gaza inhabitable. C’est la même logique destructrice qui est à l’œuvre face à l’urgence climatique, où les gouvernements sacrifient l’intérêt général au profit d’intérêts privés. On voit bien comment des organisations comme l’UNICEF doivent constamment se battre pour les droits des enfants pris dans ces engrenages, que ce soit à cause des conflits ou des catastrophes climatiques.
Bien sûr, la question palestinienne divise, y compris dans les milieux militants. Greta est très claire là-dessus : « on ne peut pas se dire militant pour la justice climatique tout en fermant les yeux sur les souffrances des peuples marginalisés ». Ce serait de l’hypocrisie, voire du racisme. Pour Rima, il faut reconnaître le droit absolu des Palestiniens à l’autodétermination et soutenir leur lutte, sans leur dicter la marche à suivre. C’est un peu comme si on essayait d’imposer une seule façon de méditer pour trouver des cadeaux bien-être et détente universels, ça ne fonctionne pas ! Chacun doit trouver sa voie.
Principes pour un militantisme cohérent et fédérateur
Principes pour un militantisme cohérent et solidaire :
- Reconnaître l’interconnexion des luttes : Climat, social, décolonial, droits humains.
- Soutenir l’autodétermination des peuples opprimés : Écouter et accompagner, ne pas diriger.
- Combattre toutes les formes de discrimination : Antisémitisme, islamophobie, racisme, sexisme.
- Privilégier la justice globale plutôt que des approches parcellaires.
L’espoir réside dans l’émergence d’un mouvement transnational, de la France à la Palestine, unissant les forces contre les oppressions. Des initiatives comme le Réseau Éducation Sans Frontières ou Emmaüs montrent la voie en termes de solidarité concrète. Et des campagnes globales comme BreatheLife nous rappellent l’urgence d’agir pour un environnement sain pour tous.
Aspect Comparé | Crise Climatique | Situation à Gaza / Palestine |
---|---|---|
Cause profonde selon G&R | Systèmes exploitant nature et humains au profit d’une minorité. | Systèmes coloniaux et d’occupation sacrifiant un peuple et son environnement. |
Réponse des gouvernements (souvent) | Inaction, voire complicité avec les pollueurs, sacrifice de l’intérêt général. | Inaction, voire complicité avec l’occupant, sacrifice du droit international. |
Conséquence environnementale | Destruction des écosystèmes, réchauffement global. | Écocide délibéré, destruction des terres, pollution. |
Impact humain | Déplacements, famines, perte de moyens de subsistance. | Génocide, famine, déplacements forcés, perte de dignité. |
Cette vision systémique est essentielle pour comprendre que les combats pour la justice sont pluriels mais intimement liés.
Tenir le cap malgré la tempête : ce qui anime Greta Thunberg et Rima Hassan pour Gaza
Alors, comment tiennent-elles le coup face à tout ça ? La fatigue est là, bien sûr. Rima confie être « fatiguée », avec peu de sommeil, parfois réveillée par des drones. Mais elle se sent « au bon endroit, avec les bonnes personnes », et paradoxalement, « plutôt sereine ». Elle voit des choses bouger, des discours changer, même si c’est lent. « La bataille commence à porter ses fruits », dit-elle, et c’est ce qui lui donne la force de continuer.
Greta, fidèle à elle-même, répond avec une pointe d’humour avant de souligner sa « profonde responsabilité morale ». Son privilège de vivre en Suède, en sécurité, implique pour elle une immense responsabilité d’agir. « Il n’y a tout simplement pas d’autre choix », affirme-t-elle. Agir, c’est son meilleur remède contre l’angoisse. Et elle insiste sur l’importance des communautés qui l’entourent, des personnes qui partagent ses valeurs. On comprend que leur force vient aussi de cette solidarité, de ce sentiment de ne pas être seules dans leur combat.
Ce qui les fait tenir, en résumé :
- Le sentiment d’être alignées avec leurs valeurs et d’agir pour une cause juste.
- La perception de changements, même lents, qui valident leurs efforts.
- Le sens des responsabilités lié à leurs privilèges et à leur visibilité.
- L’action comme antidote au désespoir et à l’angoisse.
- La force de la communauté et des soutiens.
Leur voyage vers Gaza est bien plus qu’une simple mission humanitaire. C’est un acte de résistance, un appel à l’éveil des consciences, et une formidable leçon de courage et de détermination. Une source d’inspiration, assurément, pour toutes celles et ceux qui refusent de baisser les bras face aux injustices de notre monde.
Cet article s’inspire largement de l’entretien exclusif accordé par Greta Thunberg et Rima Hassan à Reporterre, publié début juin 2025.
Pour aller plus loin sur des sujets liés à l’engagement et au bien-être, tu peux jeter un œil à comment offrir du bien-être peut aussi être un acte de soutien.
Sources principales utilisées pour cet article :
- Entretien exclusif de Greta Thunberg et Rima Hassan avec Reporterre (début juin 2025).
- Informations publiques de la Coalition de la Flottille pour la Liberté.
- Rapports d’ONG telles qu’Amnesty International, Oxfam, et communiqués de l’ONU concernant la situation humanitaire à Gaza.