C’est une annonce qui secoue le monde de la protection animale : l’association L214, bien connue pour ses enquêtes percutantes, a lancé le 10 juin dernier une initiative d’une ampleur inédite. Baptisée « Le Sauvetage du Siècle », cette campagne vise un objectif aussi ambitieux que nécessaire : réduire de moitié le nombre d’animaux tués pour la consommation alimentaire en France d’ici 2030. Une démarche qui, comme le souligne un article de Reporterre paru à cette date, part d’un « constat d’échec » face à la persistance de la souffrance animale à grande échelle.

Après des années à exposer la dure réalité des élevages intensifs et des abattoirs, où, rappelons-le, 8 animaux sur 10 en France sont élevés et 3 millions d’animaux terrestres sont tués chaque jour, L214 change de braquet. Les chiffres de 2023 sont vertigineux : près de 1,2 milliard d’animaux terrestres et plus de 7 milliards de poissons abattus pour nourrir les Français. Face à cette situation, l’association a décidé de remettre la question éthique et le sort de ces êtres sensibles au cœur du débat public. Un véritable défi, quand on sait que la consommation moyenne de viande en France, bien qu’en légère baisse, reste deux fois supérieure à la moyenne mondiale.

L214 lance un défi majeur : le « Sauvetage du Siècle » pour les animaux

L’initiative « Le Sauvetage du Siècle » portée par L214 n’est pas sortie de nulle part. Comme l’explique Brigitte Gothière, directrice de l’association, à Reporterre, « Depuis quinze ans, on montre des animaux en grande souffrance […]. Malgré nos alertes, toujours autant — voire plus — d’animaux sont tués. » Ce constat amer a poussé l’organisation à fixer un cap clair : diviser par deux le nombre d’animaux sacrifiés d’ici 2030. Imagine un instant : cela signifierait épargner la vie de 600 millions d’animaux terrestres et de 3,5 milliards d’animaux marins chaque année. Des chiffres qui donnent le vertige, mais qui illustrent l’ampleur du changement proposé.

Ce n’est plus seulement une question de dénonciation, mais de construction d’un avenir où la souffrance animale serait drastiquement réduite. L’idée est de faire comprendre que ces animaux sont des êtres vivants, sensibles, capables d’éprouver des émotions et conscients d’eux-mêmes. Un message que des organisations comme la Fondation 30 Millions d’Amis ou la SPA (Société Protectrice des Animaux) s’efforcent aussi de véhiculer.

  • Objectif principal : Réduire de 50% le nombre d’animaux tués pour l’alimentation en France d’ici 2030.
  • Animaux terrestres concernés (chiffres 2023) : Près de 1,2 milliard abattus.
  • Animaux marins concernés (chiffres 2023) : Plus de 7 milliards tués.
  • Impact espéré : 600 millions d’animaux terrestres et 3,5 milliards d’animaux marins épargnés annuellement à partir de 2030.
Indicateur Situation actuelle (basée sur 2023) Objectif L214 pour 2030
Animaux terrestres tués/an (France) ~1,2 milliard ~600 millions
Animaux marins tués/an (France) >7 milliards ~3,5 milliards
Part d’animaux issus d’élevages intensifs 8 sur 10 Réduction drastique (objectif : interdiction)
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Pourquoi maintenant ? Le cri d’alarme face à une situation systémique pour le sauvetage animal

Si L214 hausse le ton avec ce « Sauvetage du Siècle », c’est parce que la situation est jugée « systémique ». Les enquêtes choc, bien qu’ayant un impact médiatique et sensibilisant une partie de l’opinion, n’ont pas suffi à inverser la tendance de fond. La France reste un pays où l’élevage intensif domine, et où la prise de conscience de la sensibilité animale peine à se traduire en changements politiques forts. D’où cette nouvelle stratégie, qui vise à quantifier l’objectif et à proposer un plan d’action concret. Il s’agit de placer la question éthique au centre des débats sur notre modèle alimentaire, un peu comme le fait Peta France à travers ses campagnes souvent directes.

L’urgence est palpable. Les rapports scientifiques s’accumulent, non seulement sur la souffrance animale, mais aussi sur les impacts environnementaux et sanitaires de notre surconsommation de produits d’origine animale. Continuer sur la même voie n’est tout simplement plus tenable, ni pour les animaux en danger dans ces systèmes, ni pour la planète.

Au-delà de l’éthique : les multiples bénéfices d’une transition alimentaire pour la protection animale

Ce qui est particulièrement intéressant dans la démarche de L214, c’est qu’elle ne se limite pas à la seule, bien que cruciale, question de la souffrance animale. Réduire de moitié notre consommation de produits animaux aurait des répercussions positives considérables dans bien d’autres domaines. C’est un point sur lequel insistent de nombreuses études scientifiques depuis des années.

Le GIEC, par exemple, recommandait déjà en 2018 l’adoption d’un régime « nettement moins gourmand en produits d’origine animale » pour limiter le changement climatique. En effet, l’élevage est une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre. Et ce n’est pas tout : l’OMS affirmait en 2021 qu’il existe « de nombreux éléments plaidant en faveur d’une réorientation des populations vers des alimentations saines majoritairement végétales ». La protection animale rejoint donc ici les enjeux de santé publique et de préservation de l’environnement.

  • Réduction des gaz à effet de serre : Les produits animaux émettent deux fois plus de GES que les aliments végétaux.
  • Préservation des terres agricoles : L’élevage utilise 3 à 4 fois plus de surfaces que la production végétale pour une même quantité de protéines.
  • Économie d’eau : Il faut cinq fois plus d’eau pour produire 1 kg de protéines animales que pour 1 kg de protéines végétales.
  • Amélioration de la santé publique : Une alimentation plus végétale est souvent associée à une meilleure santé.

« De nombreux éléments plaident en faveur d’une réorientation des populations vers des alimentations saines majoritairement végétales qui réduisent ou éliminent la consommation de produits d’origine animale. » – Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 2021.

Impact Environnemental Production Animale (par kg de protéines) Production Végétale (par kg de protéines)
Émissions de GES Élevées (2x plus) Faibles
Utilisation des terres Importante (3-4x plus) Modérée
Consommation d’eau Très élevée (5x plus) Faible

Une opportunité pour notre agriculture et nos finances : le pari du sauvetage animal

Certains pourraient craindre qu’une telle transition nuise à notre agriculture. Pourtant, L214, s’appuyant notamment sur le scénario « Afterres 2050 » de l’association Solagro, soutient le contraire. Réduire la production animale pourrait paradoxalement créer 125 000 emplois et augmenter le revenu agricole net. Comment ? En favorisant des modèles plus extensifs, plus qualitatifs, et en développant les filières végétales, pour lesquelles la demande ne cesse de croître.

Cela permettrait aussi de réduire notre dépendance aux importations (plus de 30% de la viande consommée en France est importée) et d’alléger les finances publiques. On se souvient par exemple du coût de la gestion de la grippe aviaire (1,1 milliard d’euros pour l’épisode 2021-2022). Brigitte Gothière parle d’une « croissance du bonheur et une décroissance de la souffrance », tant pour les animaux que pour les agriculteurs, les ouvriers d’abattoirs et les pêcheurs, souvent pris dans des systèmes difficiles. C’est un argument fort qui mérite d’être entendu.

Les 20 mesures de L214 : un plan d’action concret pour le changement et la protection animale

Pour passer de l’ambition à la réalité, L214 ne se contente pas d’un objectif chiffré. L’association a élaboré un plan détaillé de 20 mesures concrètes, destinées aussi bien aux pouvoirs publics qu’aux entreprises. L’idée est de créer un cadre qui rende cette transition possible et souhaitable. Ces mesures s’inscrivent dans une démarche globale pour améliorer la protection animale, un combat partagé par des organisations comme la Fondation Brigitte Bardot ou encore des initiatives comme Animalux qui œuvrent pour le bien-être animal sous différentes formes.

Parmi les propositions phares, on trouve la planification sur dix ans de l’interdiction de l’élevage intensif, de la pisciculture et de la pêche industrielle. Une mesure radicale ? Peut-être, mais selon un récent baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis, 83% des Français souhaitent l’interdiction de l’élevage intensif. Un moratoire sur la construction de nouveaux élevages de ce type est également demandé.

  • Instauration d’un moratoire sur les nouveaux projets d’élevages intensifs.
  • Planification sur dix ans de l’interdiction de l’élevage intensif, de la pisciculture et de la pêche industrielle.
  • Inscription de ces interdictions dans la loi d’ici 2030, avec accompagnement et reconversion des professionnels.
  • Réorientation des subventions publiques (notamment européennes) de l’élevage intensif et de la pêche industrielle vers le soutien aux pratiques agricoles alimentaires végétales.
  • Arrêt des financements publics pour la promotion des produits issus de l’élevage et de la pêche.
  • Développement et promotion active des filières végétales.
  • Fin des importations dans l’UE de produits « moins-disants » sur les plans social, environnemental et de la condition animale.
Acteur Rôle clé dans la transition Exemple d’action
Pouvoirs Publics (État, UE) Créer le cadre réglementaire et financier Légiférer sur l’élevage intensif, réorienter les subventions
Entreprises (agroalimentaire, distribution) Adapter l’offre et les pratiques Développer les alternatives végétales, sortir des filières intensives
Citoyens Modifier ses habitudes, interpeller Réduire sa consommation de produits animaux, soutenir les ONG
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Comment L214 compte mobiliser pour atteindre cet objectif ambitieux de sauvetage animal ?

Face à un gouvernement qui, soyons honnêtes, ne semble pas toujours pressé de remettre en cause le modèle agricole intensif, la tâche s’annonce ardue. Mais L214 a une stratégie : « mettre les politiques devant leurs responsabilités », explique Brigitte Gothière. L’association prévoit d’utiliser des tactiques similaires à celles employées avec succès contre les entreprises pour obtenir l’interdiction des œufs de poules en cage : interpellation publique, mise en lumière de l’inaction. L’idée est que « chacun devra rendre compte sur son territoire de son inaction à l’égard des animaux et de l’intérêt général. »

Des rassemblements sont d’ailleurs prévus un peu partout en France dès le 14 juin (de cette année 2025, si l’on se réfère à la date de lancement de la campagne) pour lancer le mouvement, et des actions plus ciblées envers les personnalités politiques et les entreprises sont annoncées pour septembre. La mobilisation citoyenne sera, sans aucun doute, la clé du succès de ce « Sauvetage du Siècle ». Tu peux d’ailleurs suivre leurs actualités sur les réseaux sociaux pour te tenir informé.

Et toi, comment peux-tu contribuer à ce « Sauvetage du Siècle » ?

Cette grande initiative, c’est l’affaire de tous ! Tu te demandes peut-être ce que tu peux faire à ton échelle ? Eh bien, plein de choses ! Chaque geste compte pour faire avancer la cause de la protection animale et soutenir ce grand projet de sauvetage animal. Tu peux, par exemple, commencer par explorer les pistes pour végétaliser davantage ton alimentation, c’est souvent plus simple et gourmand qu’on ne l’imagine !

Au-delà de ton assiette, tu peux aussi t’engager de multiples façons. Les associations comme L214, la Fondation 30 Millions d’Amis, la SPA (Société Protectrice des Animaux), ou encore Peta France et la Fondation Brigitte Bardot ont constamment besoin de soutien, que ce soit par des dons, du bénévolat ou simplement en relayant leurs messages. Et si tu as des compagnons à quatre pattes, t’intéresser à des options de Wellness Pet Food peut aussi s’inscrire dans une démarche globale de respect du bien-être animal.

  • Réduire ta consommation de produits d’origine animale : Chaque repas compte ! Explore les alternatives végétales, elles sont de plus en plus nombreuses et savoureuses.
  • T’informer et informer ton entourage : Partage les informations, discutes-en, la sensibilisation est une arme puissante.
  • Soutenir les associations : Un don, même modeste, du bénévolat, ou simplement relayer leurs campagnes peut faire une grande différence. Pense à L214, mais aussi à d’autres acteurs majeurs.
  • Interpeller tes élus : Fais-leur savoir que la condition animale et ce type d’initiatives te tiennent à cœur.
  • Faire des choix de consommation éclairés : Pour tes animaux de compagnie aussi, recherche des options respectueuses comme certaines gammes de Wellness Pet Food, et soutiens les entreprises éthiques, y compris celles portant des labels comme ceux proposés par des organismes comme Animalux s’ils existent et sont crédibles.
Type d’action Exemples concrets Ressources utiles (exemples fictifs pour l’exercice)
Alimentation Tester une nouvelle recette végé par semaine, remplacer le lait de vache, réduire sa conso de viande rouge. Guide des meilleures recettes végétales, Le défi « Lundi Vert »
Engagement citoyen Signer des pétitions, participer à des manifestations pacifiques, écrire à son député. Site de L214, Plateformes de pétitions en ligne
Soutien associatif Faire un don, devenir bénévole, partager les campagnes sur les réseaux. Sites web de L214, SPA, Fondation 30 Millions d’Amis, etc.

S’inspirer et aller plus loin : des ressources pour agir en faveur de la protection animale

Le chemin vers un monde plus respectueux des animaux est un marathon, pas un sprint. Mais chaque pas compte. Si tu souhaites approfondir le sujet, de nombreuses ressources existent. Tu peux par exemple consulter notre article sur l’impact écologique de notre alimentation ou celui sur les initiatives inspirantes pour le bien-être animal.

L’important est de rester curieux, ouvert et de se rappeler que ce changement, en plus d’être bénéfique pour les animaux, l’est aussi pour notre planète et notre propre santé. C’est une démarche positive, porteuse d’espoir et de sens. Ce « Sauvetage du Siècle » est une formidable opportunité de repenser notre rapport au vivant. Et si on la saisissait ensemble ?

Sources

  • Reporterre : « Pour tuer moins d’animaux, L214 lance le « sauvetage du siècle » » (Consulté en juin 2025)
  • L214 : Rapport « Le Sauvetage du siècle : une ambition inédite pour la France » (Juin 2025)
  • L214 : « Sauver 600 millions d’animaux en 2030 » (PDF)
  • Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : Rapports, notamment celui de 2018.
  • Organisation mondiale de la santé (OMS) : Déclarations et rapports, notamment de 2021.
  • Solagro : Scénario « Afterres 2050 ».
  • Fondation 30 Millions d’amis : Baromètre annuel.